Il y a quelques jours encore, en service commandé pour une auguste administration républicaine, j'affirmais comme le Gouvernement que les fondamentaux de la réforme des rythmes ne seraient pas remis en cause par Benoît Hamon, successeur de Vincent Peillon rue de Grenelle. J'ai un peu honte...
Juriste, formateur et dirigeant associatif, je vous propose sur ce blog quelques réflexions en lien avec mes activités
Affichage des articles dont le libellé est Rythmes scolaires. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Rythmes scolaires. Afficher tous les articles
lundi 28 avril 2014
lundi 25 mars 2013
Projet éducatif territorial : la circulaire est sortie
Le Ministère de l’Education nationale a rendu public le texte complémentaire de la réforme des rythmes scolaires, la circulaire concernant le « Projet éducatif territorial » (PEDT). Cosigné par Vincent Peillon et Valérie Fourneyron, le texte est adressé à l’ensemble des acteurs concernés de l’Education nationale, des services académiques à l’ensemble des directeurs d’école maternelle et élémentaire.
Comme prévu, on y découvre le PEDT comme une démarche permettant aux collectivités territoriales volontaires de proposer à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l'école, créant maximum de complémentarité entre les temps éducatifs. Le projet, qui sera le fruit d’une démarche partenariale avec ensemble les services de la ville, de l’Etat et les acteurs éducatifs locaux, doit favoriser l'élaboration d'une offre nouvelle d'activités périscolaires, voire extrascolaires, ou permettre la mise en cohérence de l'offre existante, dans l'intérêt de l'enfant.
La circulaire vient donc préciser les contours de l’élaboration du PEDT, et en premier lieu les objectifs, tandis que la dimension partenariale est fortement martelée, ainsi que le nécessaire appui sur les dispositifs existants, notamment à travers les contrats éducatifs locaux, enfance-jeunesse, contrats de ville, etc.
L'objectif principal du PEDT est donc de « permettre d'organiser des activités périscolaires prolongeant le service public d'éducation et en complémentarité avec lui ». Sans se limiter à l’école, « il peut être centré sur les activités périscolaires des écoles primaires ou aller jusqu'à s'ouvrir, selon le choix de la ou des collectivités intéressées, à l'ensemble des temps scolaire, périscolaire et extrascolaire, de l'école maternelle au lycée ».
Le PEDT, sous la forme d’un engagement contractuel, se présentera comme l'engagement des différents partenaires à se coordonner pour organiser des activités éducatives et assurer l'articulation de leurs interventions sur l'ensemble des temps de vie des enfants, dans un souci de qualité et en présentant les garanties nécessaires de sécurité physique et morale des mineurs.
L’intérêt essentiel de la circulaire vient dans ce qui suit : une approche méthodologique accompagnée d’annexes qui sont autant d’outils à la disposition des collectivités qui auront choisi dès la rentrée 2013 de se lancer dans l’aventure.
Le texte précise enfin quelques éléments pratiques, sur les intervenants et leurs qualifications (avec renvoi aux articles R 227-12 et R 227-13 du Code de l’Action sociale et des familles). On y lit aussi une ouverture pour la participation d’enseignants volontaires à l’encadrement du temps périscolaire, avec mention d’une rémunération qui serait assurée par la collectivité.
lundi 25 février 2013
Rythmes scolaires : les vacances de M. Peillon (m-a-j)
12 millions d’élèves en France, plus d’1 million de personnels
dépendant de l’Education nationale dont 850 000 enseignants, et près de 65 000
établissements scolaires. Et les familles. Face à eux un Ministre qui s’isole peu à peu, revendiquant
une profonde réforme, une « refondation », de l’Ecole de la
République, poursuivant les objectifs honnêtes et ambitieux de la réussite pour
tous selon un rythme d’apprentissage plus respectueux des principaux intéressés :
les enfants. C'est pas gagné.
Les enquêtes et les rapports se sont empilés. Rien n’à faire.
Seules les alternances politiques ont eu un impact réel sur le calendrier
scolaire. Pourtant, chacun sait ce qui ne va pas dans notre école française :
des programmes mal fichus, approximatifs et répétitifs, des journées trop
longues, des semaines trop courtes, des profs centrés sur des démarches
disciplinaires et peu formés à l’appréhension de leur public…
De l’école de Ferry à celle de Peillon, il faudrait être bien cruche pour prétendre que le monde n’a pas changé : technologies, loisirs,
culture… il ne s’agit plus d’occuper les enfants entre les saisons des champs,
ou de retarder leur entrée à l’usine. Il reste une ambition intacte :
éclairer les consciences, pour assurer l’avenir de notre modèle démocratique,
de notre pacte social.
Balançant souvent entre instruction et éducation, l’école de
la République a failli sur chacune de ces missions. Les élites se sont
reconstituées, plus fortes et plus fermées. Le privé s’est embourgeoisé souvent au mépris même de ses propres
fondamentaux.
L’école n’élève plus des citoyens, elle fabrique des crétins et
aggrave sans cesse les clivages sociaux. Et regardez nos enfants : de
redoutables magnétophones qui débitent des leçons ineptes, mais qui ne lisent
pas, n’écrivent pas et perdent peu à peu les repères fondamentaux :
valeurs, histoire, littérature... dans des cours donnés sans envie ni sens par des maîtres débordés et fragilisés.
Ce que nous propose Vincent Peillon, c’est de tout mettre
par terre. Tout casser pour mieux reconstruire. J'en suis sûr, c’est la seule solution. On
conteste aujourd’hui les heures hebdomadaires et la durée des vacances. Il y avait place pour la négociation. Tant pis. Mais combien
serons-nous lorsqu’il s’agira du contenu des programmes ? Hélas sans doute
beaucoup moins.
Gardons nos forces. N’engageons pas toute notre énergie dans
une bataille déjà perdue contre les lobbies hôteliers. Gardons nos esprits
clairs pour ferrailler avec les conseils et commissions qui déjà construisent
le nouveau socle commun. Pour que ces nouveaux apprentissages fondamentaux permettent de
faire de nos enfants et de nos jeunes de meilleurs citoyens, avec plus de
mémoire et plus de sens, sans nostalgie ni démagogie.
Prenons des vacances, pour revenir au bon moment nous assurer que ce que nos enfants apprendront leur permettra de construire de meilleurs lendemains.
mercredi 13 février 2013
Rythmes : qui va s’occuper des enfants ?
La mobilisation n’y changera rien, la semaine d’école durera 4 jours et demi. Mais comme j’ai pu l’écrire ici, et aussi le dire ailleurs, il n’est pas question de contester le principe d’un étalement des heures d’apprentissage sur une plage plus large qu’aujourd’hui. Ce qui est critiquable dans cette réforme, outre la méthode, c’est qu’elle ne prend en compte le rythme de l’enfant que dans l’objectif de le rendre disponible à l’enseignement.
En cela, et malgré le soutien qu’affichent certaines fédérations d’Education populaire, cette réorganisation de l’école inflige un camouflet à toutes les personnes qui agissent autour de l’enfant : la famille, peu consultée et dont l’organisation quotidienne est en péril, et les tiers-lieux éducatifs, de l’accueil de loisirs au club sportif.
vendredi 8 février 2013
Circulaire : l'école a le rythme dans la semaine
A quelques jours de la mobilisation des enseignants en faveur d’une nouvelle concertation sur la réforme des rythmes scolaires, le signal est fort. Le BOEN de ce matin contient la circulaire qui confirme la marche forcée vers la semaine de 5 jours. Le texte retient pour enjeux de la réforme la charge horaire par jour de classe (la plus élevée du monde) et la brièveté de l’année scolaire (144 jours contre une moyenne européenne de 187). Ainsi, pour que les écoliers français bénéficient d’une organisation de leur temps de travail plus propice à leur réussite, les dispositions sont les suivantes : une nouvelle organisation de la journée, et une nouvelle organisation de la semaine.
La circulaire précise en outre que le but de cette restructuration est d'organiser des activités pédagogiques complémentaires soit pour aider les élèves lorsqu'ils rencontrent des difficultés dans leurs apprentissages, soit pour les accompagner dans leur travail personnel ou leur proposer toute autre activité prévue par le projet d'école, en lien avec le fameux « projet éducatif territorial ». Les autres problématiques (offre périscolaire, ressources culturelles et associatives, transports scolaires) sont repoussées à des dispositions ultérieures. Gageons qu’elles sont déjà prêtes… comme pourrait le laisser penser la parution du "Guide pratique de la réforme" avant cette circulaire.
jeudi 7 février 2013
Arythmie scolaire stade 2
[ce billet ne contient pas d’hommage déguisé ici au flagship du service des sports de France Télévision…]
Quiconque élève au grain des céréales Kellogg’s et au grand air de la ville des petits poulets scolarisés dans l’école de la République aura remarqué qu’ils y apprennent n’importe quoi, dressés par des enseignants dévoués mais malhabiles et dans une atmosphère appesantie par des évaluations grotesques destinées à reproduire la constante macabre dès la grande section de maternelle.
Derrière ce constat sordide, et sans contradiction avec l’appel « Parents Ensemble » dont je suis blogueur-fondateur, je proclame mon amour pour, pèle mêle, l’école, les enseignants (enfin, plutôt les enseignantes, et surtout une), le Ministre de l’Education nationale et sa réforme.
Oui, sur le fond, je suis favorable à la réforme des rythmes scolaires. En effet : l’objectif de structurer la semaine de manière à permettre aux enfants de vivre mieux à l’école et de réaliser leurs apprentissages fondamentaux (sociaux, culturels, cognitifs) dans les meilleures conditions m’est précieux.
samedi 2 février 2013
Arythmie scolaire stade 1
Malgré sa condescendance et son outrecuidance, le billet « Vive l’école le mercredi » signé par l’économiste Thomas Piketty dans Libération cette semaine a, croyant sans doute valider la réforme Peillon des rythmes scolaires, eu le mérite d’en poser les véritables enjeux pour le Gouvernement : égalité des chances, laïcité, égalité homme-femme. Voici donc une réforme scolaire qui se range dans la catégorie des changements sociétaux, plutôt que dans celles des lois d’organisation. C’est sans doute ce choix qui donne ce goût d’inachevé, et surtout cet écart entre la solution proposée et la nécessité réelle de faire évoluer le rythme de l’école.
jeudi 28 juillet 2011
Le temps de l’école : les fondamentaux du débat sur les rythmes scolaires (4)
Et la série de l'été se poursuit, avec la présentation en synthèse des 10 fameuses propositions de la conférence sur les rythmes scolaires. Des propositions dont le ministre Luc Chatel s'est rapidement saisi, menaçant la communauté éducative d'une annonce dès l'automne du raccourcissement des vacances d'été... Un suspens insoutenable, surtout en ce moment vu des Alpes. Suite et fin, avec un arrière-goût de "tout ça pour ça"...
lundi 25 juillet 2011
Le temps de l’école : les fondamentaux du débat sur les rythmes scolaires (3)
Suite de la série des vacances, consacrée de manière inopportune aux rythmes scolaires. Enfin, inopportune... Quand on songe aux intérêts en présence dans ce débat, tandis que je me débats avec 2 écoliers en congés et une enseignante inoccupée, je peux vous dire qu'il est finalement opportun de reposer les fondamentaux de la question... (à partir d’un dossier des Echos.fr). La suite, donc...
vendredi 22 juillet 2011
Le temps de l’école : les fondamentaux du débat sur les rythmes scolaires (2)
Suite de la série des vacances, consacrée de manière inopportune aux rythmes scolaires. Enfin, inopportune... Quand on songe aux intérêts en présence dans ce débat, tandis que je me débats avec 2 écoliers en congés et une enseignante inoccupée, je peux vous dire qu'il est finalement opportun de reposer les fondamentaux de la question... (à partir d’un dossier des Echos.fr). La suite, donc...
mardi 19 juillet 2011
Le temps de l’école : les fondamentaux du débat sur les rythmes scolaires (1)
Samedi, je pars en vacances. Bon voilà, maintenant tout le monde le sait… Mais ma maison est gardée, qu’on se le dise ! Cela dit, c’est le moment que je choisis pour vous relayer en quelques billets les éléments fondamentaux du débat sur les rythmes scolaires (à partir d’un dossier des Echos.fr). Je suis dans le thème : l’une des solutions proposées dans le rapport du comité idoine est le raccourcissement des vacances d’été. Profitons en !
lundi 4 juillet 2011
Ryhmes scolaires : pas de violence, c'est les vacances
Le rapport du comité consultatif sur les rythmes scolaires va être remis au Ministre de l’Education nationale. Il est encore temps de rappeler que dans ce débat il doit être question d’organiser l’école en fonction du rythme de vie des enfants et des adolescents, et pas en fonction des contraintes professionnelles des adultes, ni autour du temps de service des enseignants. Certes, ces aspects sont à prendre en compte, comme les difficultés familiales, mais l’intérêt de l’enfant doit rester central dans les décisions qui seront prises.
mercredi 8 décembre 2010
Arythmie éducative
Les jours se suivent et se ressemblent dans les rédactions. Après le rapport sur l'état (piteux) de l'école, après les conclusions (calamiteuses) du test PISA, Michèle Tabarot rend public aujourd'hui les fruits du débat sur les rythmes scolaires. Avec une mesure phare : l'interdiction de la semaine de 4 jours et la réduction des vacances d'été. La commission se poserait ainsi en défenseur de l'intérêt supérieur de l'enfant, et s'inspire largement des modèles de nos voisins européens. Mais ses suggestions pourraient avoir des conséquences importantes pour le secteur des loisirs éducatifs, absent des réflexions. L'équipe du Journal de l'Animation nous invite à lancer la réflexion...
dimanche 6 juin 2010
Les intérêts divergent sur les rythmes scolaires
Lu dans la presse ...
La suite dans "l'allégement des rythmes scolaires se heurte à des intérêts divergents", Les Echos.fr
Les communes et dans une moindre mesure les départements et les régions seraient concernés au premier chef par une modification des rythmes scolaires. Les communes gèrent en effet une large partie des activités parascolaires : cantine, soutien scolaire, équipements sportifs, centres de loisirs… Or, si l'Education nationale allège les journées des écoliers, ceux-ci devront sans doute être davantage pris en charge dans des ateliers de soutien ou des activités culturelles et sportives.
La suite dans "l'allégement des rythmes scolaires se heurte à des intérêts divergents", Les Echos.fr
jeudi 15 avril 2010
Rythmes scolaires : et si on prenait en compte les enfants ?
Les revendications les plus sonores ne sont pas celles des principaux intéressés. Nos enfants fatigués ne se plaignent guère de leurs journées d'école. Ils les enchaînent vaillamment, puis survivent aux activités extra-scolaires, aux cours supplémentaires, et aux couchers tardifs du week-end. Notre progéniture courageuse connaît vous le savez sans doute désormais la journée scolaire la plus longue d’Europe. Est-ce pour la récompenser de sa soumission silencieuse qu’elle bénéficie alors des vacances d’été les plus étendues ? Pas du tout ! C'est historiquement pour pouvoir aider à la ferme, comme vient de nous le rappeler Luc Châtel.
mercredi 31 mars 2010
Histoire de(s) rythme(s) scolaire(s)
Au moment de démarrer un dossier pour clarifier la question du retour à la semaine de 4,5 jours (ou pas...), je rapporte ici un petit historique de l’aménagement des rythmes scolaires.
1882 : la loi Jules Ferry qui instaure l'école gratuite et obligatoire prévoit une interruption de l'école le jeudi afin de permettre l'organisation de la catéchèse en dehors de l'école. Cinq ans plus tard, la durée hebdomadaire d'enseignement sera fixée à 30 heures réparties sur cinq jours (3h le matin, 3h l'après-midi).
1959 : Naissance des 3 trimestres avec 37 semaines de scolarité et 15 semaines de vacances
1964 : Création des zones pour les vacances scolaires
1969 : la durée de cours hebdomadaire passe à 27 heures, avec fermeture des écoles le samedi après-midi.
1972 : le jour d'interruption des classes au cours de la semaine scolaire passe du jeudi au mercredi.
1989 : la durée hebdomadaire d'enseignement passe à 26 heures.
1991 : un décret autorise les écoles à aménager leur temps scolaire, notamment en organisant la semaine sur quatre jours, à condition qu'elles respectent le volume annuel de 936 heures de cours.
2008 : la durée hebdomadaire passe à 24 heures hebdomadaires sur 36 semaines, soit 840 heures en tenant compte des jours fériés, auxquelles s'ajoutent deux heures par semaine pour les élèves en difficulté.
d’après une chronologie mise en ligne sur l'express
1882 : la loi Jules Ferry qui instaure l'école gratuite et obligatoire prévoit une interruption de l'école le jeudi afin de permettre l'organisation de la catéchèse en dehors de l'école. Cinq ans plus tard, la durée hebdomadaire d'enseignement sera fixée à 30 heures réparties sur cinq jours (3h le matin, 3h l'après-midi).
1959 : Naissance des 3 trimestres avec 37 semaines de scolarité et 15 semaines de vacances
1964 : Création des zones pour les vacances scolaires
1969 : la durée de cours hebdomadaire passe à 27 heures, avec fermeture des écoles le samedi après-midi.
1972 : le jour d'interruption des classes au cours de la semaine scolaire passe du jeudi au mercredi.
1989 : la durée hebdomadaire d'enseignement passe à 26 heures.
1991 : un décret autorise les écoles à aménager leur temps scolaire, notamment en organisant la semaine sur quatre jours, à condition qu'elles respectent le volume annuel de 936 heures de cours.
2008 : la durée hebdomadaire passe à 24 heures hebdomadaires sur 36 semaines, soit 840 heures en tenant compte des jours fériés, auxquelles s'ajoutent deux heures par semaine pour les élèves en difficulté.
d’après une chronologie mise en ligne sur l'express
lundi 29 mars 2010
Le retour du mercredi matin
Une circulaire vient de tomber. Elle semble préciser les conditions d’organisation du temps scolaire à compter de la rentrée. Une lecture rapide du texte, à l’invitation de mon épouse enseignante, me fait constater que la demi-journée de classe supprimée va âtre rétablie.Adieu les week-ends romantiques : l’Éducation nationale qui nous condamne déjà aux départs en vacances en période de pointe met fin aux potentielles escapades dès le vendredi soir. Non pas : rassurant les tour-operators, le Ministre évoque plutôt le mercredi matin. Au-delà de la détestable habitude du ‘trois pas en avant, trois pas en arrière’ qui vient une nouvelle fois d’illustrer l’action du gouvernement, cet avènement du mercredi matin travaillé indispose le président d’association de jeunesse que je suis à temps perdu.
De fait, ce mercredi matin scolarisé fait peser une véritable menace sur l’économie des loisirs éducatifs, massivement gérée sans but lucratif par des associations. Je songe évidemment à notre école de danse, à l’accueil de proximité, … Mais aussi à l’école de cirque que fréquentent mes enfants. Comment assurer l’équilibre financier précaire de nos structures avec une demi-journée de moins d’activité ? Tout un secteur est menacé, déjà fragilisé par le développement d’un entrepreneuriat social qui se positionne sur des services voisins et menace de poursuites les associations éducatives ou de l’économie solidaire pour concurrence déloyale.
N’y voyez pas qu’une question financière. Au-delà, c’est un système tout entier qui est ébranlé. Un système où famille, école et tiers lieux éducatifs partagent en harmonie le but de permettre aux enfants de devenir des adultes responsables, éclairés et porteurs de projets. Ces quelques heures d’école en moins étaient rapidement devenues pour les enfants une occasion supplémentaire d’accéder à la culture, au sport, à l’éducation,… ailleurs qu’à l’école et avec d’autres adultes. Une chance de se défaire de l’étiquette de timide, maladroit, brillant, bavard, en difficulté, … épinglée à leur livret scolaire. Et aussi un temps consacré au repos, au droit d’être un enfant, pas un lecteur/enregistreur de connaissances.
Que ce temps libéré des enfants soit conservé me semble prioritaire. Et s’il faut remettre les enseignants au travail (ne font-ils donc rien ?), qu’on les envoie plutôt ces quelques heures à la rencontre d’autres mondes que l’école. Ainsi feront-ils bouger les lignes des programmes et élargiront les frontières de leur classe pour le plus grand bien de tous.
La mise en place par l’association APIS d’un accompagnement éducatif en lien avec l’école des Calanques dans les quartiers sud de Marseille m’a fait prendre conscience que l’école n’est pas un donjon dans lequel se terre la République. Alors que divers événements semblent démontrer que l’instruction publique manque à ses objectifs d’intégration, de socialisation et de formation, prisonnière de représentations désuètes de l’enfant devenu élève, renvoyer les enfants à l’école ne me paraît pas la solution.
Ne lisez ici aucune mise en cause du courageux corps enseignant. Combien sont encore ceux qui s’engagent ! Seulement la conviction que bien travailler à l’école n’est pas le seul moyen de réussir sa vie, ni de changer le monde.
Inscription à :
Articles (Atom)