La laïcité fait-elle de l'Etat l'ennemi des religions ?

J’ai eu le plaisir, il y a quelques jours de faire un tour en Moselle, pays de Concordat, et à l’invitation d’une association de jeunesse catholique (lire ici). Vous savez mes repères, aussi me suis-je éloigné de la neutralité liée habituellement à mon cadre d’intervention, pour interroger mes propres discours à travers des arrière-pensées que j’ai prêté aux fidèles. Voici le conducteur de cette intervention, dont je me suis maintes fois éloigné…

La laïcité fait-elle de l’Etat l’ennemi des religions ?

Quelle drôle de question ! Ou plutôt ; comment ai-je pu me laisser convaincre de venir à Metz répondre à cette question, dans une plage horaire assez large pour être apostrophé, interpellé, voire contredit, sinon détesté. Et je me suis rappelé que, bien que juriste et aimant apporter des réponses aux questions que l’on me pose, le contexte de notre rencontre pouvait me permettre de répondre à la question-titre par une autre question. Sinon plusieurs.

Ah les cons, s’ils savaient…

Je disais il y a peu à une étudiante qui s’enflammait sur la question du mariage que c’était sans doute un beau combat, gagné d’avance. Qu’il serait sans doute plus utile qu’elle manifeste contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité salariale car ces sujets sont des marques d’un mal profond de notre société. Elle n’a pas compris… Voilà bien l’effet « flanby ». Jadis le juste combat contre la peine de mort éclipsait la détresse économique de notre pays, soignée à coup de dévaluation monétaire et d’inflation.

Mesurez l’écart. Comme on ne peut rien faire sinon augmenter les taxes, aujourd’hui pour obtenir du peuple le silence, on jette de nouveau les chrétiens dans l’arène, on encourage la nation à s’intéresser à l’élection d’un chef de parti… et la médiatisation du crêpage de chignons entre LGBTQ et cathos couvre d’une chape bruyante l’absence d’une possible réflexion sur les fondamentaux d’un vivre ensemble partagé. Et le temps passe…

Le mariage je suis pour, pour tous

Le débat sur le mariage et la filiation ouverte aux couples de personnes homosexuelles s’envenime à quelques heures du dépôt du projet de loi. Mais la tension ne porte pas sur le fond, ni véritablement sur la forme. C’est la position de l’Eglise demandant la protection de l’enfant qui déchaîne les passions. Notamment quelques tweets accusant André Vingt-Trois de faire de l’humour pédophile… et la Une de Charlie Hebdo ce matin. Je vais vous dire, tout ça, ça me fait de la peine. C’est un dialogue de sourds, entre ceux qui voient dans l’Eglise la volonté d’éclairer les consciences, et de l’autre celle de quadriller les mœurs. Quant au Grand Orient, quoi de plus normal qu'il pense que l'Eglise soit à l'Ouest...

François, on a dit « mariage pour tous »

Après les dérapages du hashtag #unpapaunemaman, le non-débat autour du mariage et de l’adoption par des couples homosexuels trouve une nouvelle vigueur ce matin. Dans le numéro spécial du magazine Elle consacré à l’entretien avec Carla Bruni-Sarkozy, l’épouse de notre ancien Président prend une position très ferme en ce qui concerne le sujet. En effet, elle suggère que la règle nouvelle s’applique au plus haut niveau de l’Etat, et puisqu’il est question de mariage pour tous, que François Hollande et Valérie Trierweiler s’unissent. A n’en pas douter, l’ex première dame vient là de relancer le camp du pour, ou du contre, c’est selon.

Les conseils de Carla Bruni n'ont rien d'innocent (Le + Nouvel Obs)