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mercredi 19 septembre 2018

Faut-il être pour le Service National Universel ?

Après des commentaires multiples dans la presse, c'est dans le silence de l'été que l'Elysée peaufine son projet majeur pour la Jeunesse : la réconciliation des jeunes et de la République à travers une période intense de vie collective et de formation citoyenne.

Ce projet a pour nom "Service national universel", et une série de problèmes pratiques (logement, transport...) à résoudre pour voir le jour. Mais peu importe, le service national jadis supprimé sera rétabli, et il sera universel, quand le service militaire touchait au plus haut 67 % d'une classe d'âges et seulement les garçons. Si vous voulez contribuer à sa mise en oeuvre, vous pouvez participer à une large consultation en ligne lancée par le Gouvernement (Le Service National Universel se crée avec vous, donnez nous votre avis)

Rappel du contexte

La « conscription » et le service militaire font partie de la mémoire collective, avec désormais une image plutôt positive, celle d’un « soldat-citoyen », et les armées ont, elles aussi, plus globalement un a priori favorable dans l’opinion. Cela tranche largement avec l’image du « bidasse », peu valorisante, qui mettait en avant le peu d’intérêt de ces mois qu’une partie des jeunes hommes de notre pays (65 % environ) passaient « sous les drapeaux ».

Quant à l’idée d’un service civil, assez floue après la suspension du service national en 2001, elle sera concrétisée en 2010 par le Service Civique, dans un contexte déjà marqué par le questionnement de la cohésion nationale, à partir des événements qui ont suivi le décès de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois. D’autres dispositifs seront créés, impliquant l’Education nationale et la Défense, comme les Cadets de la Défense, les classes Défense et Sécurité, ou encore service militaire adapté ou volontaire. Avec l’EPIDE (initialement « Défense Deuxième Chance »), les armées, composées désormais de professionnels du combat, s’affirment paradoxalement plus encore comme un partenaire de l’action sociale.

Aujourd’hui, le Service Civique est un succès. Dispositif d’engagement volontaire, il répond à ce jour aux aspirations des jeunes (défendre une cause, se rendre utile, s’engager au service des autres tout en se préparant à la vie active), toujours plus nombreux à le réaliser (les objectifs sont fixés 150 000 jeunes par an). L’idée de le rendre universel (90 % des 16-25 ans se disent enthousiastes à l’évocation du service civique et en ont une bonne image) est très souvent évoquée. Il est néanmoins contesté, en raison de pratiques très inégales dans les organismes d’accueil (substitution d’emplois, manque d’encadrement, moyens insuffisants pour réaliser les projets…).

Engagement de campagne du candidat Macron, le projet de Service National Universel dont les contours étaient flous semble devoir se concrétiser rapidement autour d’objectifs de mixité sociale et d’engagement de tous les jeunes français dans des actions d’intérêt général.
Ce service national universel, encadré par les armées et la Gendarmerie nationale, s’adressera aux jeunes femmes et hommes aptes de toute une classe d’âge. Au travers d’une expérience directe de la vie militaire, chaque jeune français ira ainsi à la rencontre de ses concitoyens, fera l’expérience de la mixité sociale et de la cohésion républicaine durant un mois. (Emmanuel Macron, 18 mars 2017)

Cette promesse électorale s’explique entre autres par le constat, dans les sondages d’opinion, d’une large majorité en faveur d’un service militaire obligatoire. 85,6 % des sondés par l’IFOP en 2016 pensent ainsi que les valeurs prônées pendant ce service serait bénéfiques aux jeunes. Autant pensent nécessaire pour la société française de disposer d’un outil d’intégration puissant qui pourrait, outre un brassage des différents milieux sociaux, assurer une transmission des valeurs républicaines et renforcer la cohésion nationale. (éléments rapportés par Bénédicte Chéron, historienne et enseignante à l’ICP, dans la note de recherche de l’IRSEM - Ecole Militaire n° 53 d’avril 2018).
L’actualité

Depuis les élections présidentielles, plusieurs hypothèses ont été avancées pour la mise en place du Service National Universel. Des objections de tous ordres ont été opposées, notamment économiques, mais rien ne semble aujourd’hui pouvoir s’opposer à la mise en œuvre d’un large dispositif d’engagement obligatoire, pratiquement dessiné dans les conclusions du rapport rendu le 26 avril dernier par le Groupe de Travail SNU désigné par l’exécutif et confié au général Ménaouine. Les premières expérimentations sont annoncées pour 2019.

Juliette Méadel, ancienne ministre, membre du groupe de travail sur le Service National Universel, évoquait ce rapport sur France Inter en présentant le projet comme une véritable révolution et qu’ainsi avec le SNU c’est toute la société, les jeunes bien sûr mais aussi leurs parents, grands-parents, leurs frères et sœurs et qui va se mettre en mouvement : envoyer quelques mois des jeunes au service d'autrui pour une mission d'intérêt général avec à cœur d'être utiles de donner un sens à sa vie à son engagement oui, c'est un projet de société (sic).

La presse s’est fait par ailleurs écho de la volonté du Président de la République de consulter cet automne les jeunes français sur le dispositif, à travers les associations, les syndicats d’étudiants et de lycéens, et peut-être d’autres canaux (consultation massive en ligne ?). Ces consultations ont été lancées par le Premier Ministre Edouard Philippe, en Avignon, il y a quelques jours (https://www.ledauphine.com/vaucluse/2018/09/14/edouard-philippe-a-avignon-son-discours-les-reactions-des-jeunes).

Ce que nous savons du dispositif envisagé

Le but du Service National Universel :
Permettre à la jeunesse d’acquérir les éléments essentiels pour un civisme actif au sein d’une société qui perçoit les menaces et les dangers pesant sur elle, et lui proposer des possibilités d’engagements lui permettant de déployer des talents à des fins d’altruisme et de solidarité. (GT SNU)

En pratique, le SNU doit :
- Etre l’occasion pour une classe d’âge entière de rencontrer et de partager la vie de personnes du même âge que des trajectoires sociales individuelles ne permettraient sans doute pas de se côtoyer ;
- Permettre de confier à chaque jeune une responsabilité et de le reconnaître capable de l’exercer alors même que l’échec scolaire ou sociale a déjà pu frapper ;
- Assurer l’adhésion à un projet collectif et favoriser le lien social ;
- Préciser des choix d’orientation par la découverte de milieux professionnels.

Les objectifs annoncés du projet :
1. Permettre la cohésion sociale et nationale (mélange des sexes, des origines sociales et géographiques, des cultures, des mœurs) en faisant se rencontrer une génération à l ‘âge où elle acquiert les principaux repères qui vont structurer sa vie sociale ;
2. Prendre conscience des enjeux de la défense et de la sécurité nationale et déterminer le rôle que chacun peut y jouer ;
3. Affirmer les valeurs de solidarité pour provoquer une implication personnelle au service d’autrui et de la communauté nationale ;
4. Donner à chacun une fierté, le sentiment d’une utilité propre dans un rôle à jouer pour construire l’avenir.

On observera que ces objectifs sont présentés comme complémentaires au « parcours citoyen » qu’est devenu l’éducation civique scolaire, et qu’il est difficile de ne pas y discerner une forme de constat d’échec de l’Education nationale dans sa capacité à développer une forme de culture républicaine, tant sur le plan des valeurs de référence que sur le brassage des populations.

Le déroulement :
Le SNU se présente comme la fin du « parcours citoyen » proposé à l’école et au collège (programme d’EMC – enseignement moral et civique) dont le but est, rappelons-le, d’associer dans un même mouvement la formation du futur citoyen et la formation de sa raison critique, l’élève acquérant ainsi une conscience morale lui permettant de comprendre, de respecter et de partager les valeurs humanistes de solidarité, de respect et de responsabilité (source Eduscol).

Le SNU se déroulerait en 2 phases majeures :
1. Temps de cohésion et de projet collectif (obligatoire)
2. L’engagement volontaire

Le temps de cohésion et d’engagement est conçu comme un stage résidentiel d’au moins 12 jours sans retour au domicile, suivi immédiatement ou brièvement différé d’un temps d’action collective. Cette étape se déroulerait dans l’année suivant la 3ème, sur les congés scolaires (sauf vacances de Noël et mois d’août). Son contenu ressemble à une journée défense et citoyenneté étendue (bilan de santé, bilan de compétences simplifié, présentation des forces armées, cybersécurité…) émaillée de moments de cohésion (activités de groupe, sportives ou non). A l’issue les jeunes participeraient à une période de préparation à l’engagement (soit de type préparation militaire, soit à travers la réalisation d’un projet collectif par exemple dans le cadre scolaire ou des collectivités territoriales).

5 modules sont envisagés :
- Développement personnel (de la détection de l’illettrisme à des entretiens d’orientation professionnelle en passant par la mise à niveau informatique)
- Résilience (secourisme, mises en situation de groupe, effort physique…)
- Droits et devoirs dans la République (présentation du monde de la justice, sécurité routière…)
- Esprit de défense (risques et menaces, rencontre avec des unités militaires, opex)
- Préparer l’engagement (présentation de la phase 2 et thématiques d’engagement)

La participation à cette première phase serait sanctionnée par un titre, remis lors d’une cérémonie solennelle, qui pourrait être ultérieurement exigé pour passer le code ou accéder à certains examens.

Le temps d’engagement volontaire, ouvert de 18 à 25 ans, pourrait prendre 2 formes, l’une militaire (ou dans la sécurité publique), l’autre civile (inspirée du service civique actuel) sur des thématiques identifiées (aide à la personne, environnement, culture et mémoire, éducation). Des associations agrées seraient mises en réseau pour accueillir les appelés.

Durant l’ensemble des phases du SNU, le jeune appelé aurait qualité de « collaborateur occasionnel du service public », avec des conséquences précises en terme d’application du principe de laïcité (neutralité).

L’encadrement :
Le projet qui se dégage devra assurer l’accueil de 800 000 à 900 000 jeunes appelés, durant des périodes étalées sur une année scolaire, et notamment une quinzaine de jours en résidentiel.
A terme, la volonté est de voir l’encadrement des jeunes assuré par des personnes issues elles-mêmes du dispositif (une forme de « réservistes du service national ») ; d’ici-là, la question reste entière (militaires, pompiers, secouristes, réservistes… ?). Dans tous les cas, les armées assureraient la formation de ces cadres, au titre de son expérience et de ses méthodes reconnues de conduite de groupe, d’exercice de l’autorité, de gestion des conflits et des situations à risque. Cette formation conduirait à la délivrance d’un brevet de qualification reconnu par ailleurs.

Le déploiement envisagé
Un premier appel de jeunes pourrait avoir lieu dès 2019. Le GT SNU envisage toutefois un développement de 7 ans pour permettre la mise en œuvre totale du programme.

photo : The Mud Day, ASO

mardi 7 août 2018

Service national universel : devenir des adultes exemplaires

Qui s'opposerait à une initiative mobilisant les jeunes et les invitants à bâtir une société plus juste et plus fraternelle ? Cette ardente incitation à contribuer au bien commun ne devrait alors rencontrer que l'enthousiasme ! Et pourtant...

Il faut dire que le "Service national universel" qui se dessine selon le vœu du Président Macron ressemble bien peu à un tel programme. Court internat encadré par des militaires, il s'apparente à une expérience psychosociale qui consiste à contraindre des collectifs d'adolescents très divers à se rencontrer et à s'aimer, au nom de l'intérêt national.

lundi 28 avril 2014

Arythmie éducative (la suite)

Il y a quelques jours encore, en service commandé pour une auguste administration républicaine, j'affirmais comme le Gouvernement que les fondamentaux de la réforme des rythmes ne seraient pas remis en cause par Benoît Hamon, successeur de Vincent Peillon rue de Grenelle. J'ai un peu honte...

mardi 12 novembre 2013

Hollande n'était pas là pour se faire siffler

Le 11 novembre 40, au nez et à la moustache de l’armée allemande, 5 lycéens parisiens ont fleuri la tombe du soldat inconnu. Ils sont comptés parmi les premiers résistants, parmi les premiers acteurs de la Libération, parmi les premiers à avoir donné un avenir à notre pays. Ils seront fusillés. Quoi de commun entre ces jeunes et ceux qui se proclament « résistants » en transformant l’Etoile en plateau télé, en confondant République et politique ?

On n´est pas là pour se faire engueuler
On est là pour voir le défilé
Si tout le monde était resté chez soi
Ça f´rait du tort à la République

lundi 25 mars 2013

Projet éducatif territorial : la circulaire est sortie


Le Ministère de l’Education nationale a rendu public le texte complémentaire de la réforme des rythmes scolaires, la circulaire concernant le « Projet éducatif territorial » (PEDT). Cosigné par Vincent Peillon et Valérie Fourneyron, le texte est adressé à l’ensemble des acteurs concernés de l’Education nationale, des services académiques à l’ensemble des directeurs d’école maternelle et élémentaire.

Comme prévu, on y découvre le PEDT comme une démarche permettant aux collectivités territoriales volontaires de proposer à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l'école, créant maximum de complémentarité entre les temps éducatifs. Le projet, qui sera le fruit d’une démarche partenariale avec ensemble les services de la ville, de l’Etat et les acteurs éducatifs locaux, doit favoriser l'élaboration d'une offre nouvelle d'activités périscolaires, voire extrascolaires, ou permettre la mise en cohérence de l'offre existante, dans l'intérêt de l'enfant.

La circulaire vient donc préciser les contours de l’élaboration du PEDT, et en premier lieu les objectifs, tandis que la dimension partenariale est fortement martelée, ainsi que le nécessaire appui sur les dispositifs existants, notamment à travers les contrats éducatifs locaux, enfance-jeunesse, contrats de ville, etc.

L'objectif principal du PEDT est donc de « permettre d'organiser des activités périscolaires prolongeant le service public d'éducation et en complémentarité avec lui ». Sans se limiter à l’école, « il peut être centré sur les activités périscolaires des écoles primaires ou aller jusqu'à s'ouvrir, selon le choix de la ou des collectivités intéressées, à l'ensemble des temps scolaire, périscolaire et extrascolaire, de l'école maternelle au lycée ».

Le PEDT, sous la forme d’un engagement contractuel, se présentera comme l'engagement des différents partenaires à se coordonner pour organiser des activités éducatives et assurer l'articulation de leurs interventions sur l'ensemble des temps de vie des enfants, dans un souci de qualité et en présentant les garanties nécessaires de sécurité physique et morale des mineurs.

L’intérêt essentiel de la circulaire vient dans ce qui suit : une approche méthodologique accompagnée d’annexes qui sont autant d’outils à la disposition des collectivités qui auront choisi dès la rentrée 2013 de se lancer dans l’aventure.

Le texte précise enfin quelques éléments pratiques, sur les intervenants et leurs qualifications (avec renvoi aux articles R 227-12 et R 227-13 du Code de l’Action sociale et des familles). On y lit aussi une ouverture pour la participation d’enseignants volontaires à l’encadrement du temps périscolaire, avec mention d’une rémunération qui serait assurée par la collectivité.

lundi 25 février 2013

Rythmes scolaires : les vacances de M. Peillon (m-a-j)


12 millions d’élèves en France, plus d’1 million de personnels dépendant de l’Education nationale dont 850 000 enseignants, et près de 65 000 établissements scolaires. Et les familles. Face à eux un Ministre qui s’isole peu à peu, revendiquant une profonde réforme, une « refondation », de l’Ecole de la République, poursuivant les objectifs honnêtes et ambitieux de la réussite pour tous selon un rythme d’apprentissage plus respectueux des principaux intéressés : les enfants. C'est pas gagné.

Les enquêtes et les rapports se sont empilés. Rien n’à faire. Seules les alternances politiques ont eu un impact réel sur le calendrier scolaire. Pourtant, chacun sait ce qui ne va pas dans notre école française : des programmes mal fichus, approximatifs et répétitifs, des journées trop longues, des semaines trop courtes, des profs centrés sur des démarches disciplinaires et peu formés à l’appréhension de leur public…

De l’école de Ferry à celle de Peillon, il faudrait être bien cruche pour prétendre que le monde n’a pas changé : technologies, loisirs, culture… il ne s’agit plus d’occuper les enfants entre les saisons des champs, ou de retarder leur entrée à l’usine. Il reste une ambition intacte : éclairer les consciences, pour assurer l’avenir de notre modèle démocratique, de notre pacte social.

Balançant souvent entre instruction et éducation, l’école de la République a failli sur chacune de ces missions. Les élites se sont reconstituées, plus fortes et plus fermées. Le privé s’est embourgeoisé souvent au mépris même de ses propres fondamentaux.

L’école n’élève plus des citoyens, elle fabrique des crétins et aggrave sans cesse les clivages sociaux. Et regardez nos enfants : de redoutables magnétophones qui débitent des leçons ineptes, mais qui ne lisent pas, n’écrivent pas et perdent peu à peu les repères fondamentaux : valeurs, histoire, littérature... dans des cours donnés sans envie ni sens par des maîtres débordés et fragilisés.

Ce que nous propose Vincent Peillon, c’est de tout mettre par terre. Tout casser pour mieux reconstruire. J'en suis sûr, c’est la seule solution. On conteste aujourd’hui les heures hebdomadaires et la durée des vacances. Il y avait place pour la négociation. Tant pis. Mais combien serons-nous lorsqu’il s’agira du contenu des programmes ? Hélas sans doute beaucoup moins.

Gardons nos forces. N’engageons pas toute notre énergie dans une bataille déjà perdue contre les lobbies hôteliers. Gardons nos esprits clairs pour ferrailler avec les conseils et commissions qui déjà construisent le nouveau socle commun. Pour que ces nouveaux apprentissages fondamentaux permettent de faire de nos enfants et de nos jeunes de meilleurs citoyens, avec plus de mémoire et plus de sens, sans nostalgie ni démagogie.

Prenons des vacances, pour revenir au bon moment nous assurer que ce que nos enfants apprendront leur permettra de construire de meilleurs lendemains.

vendredi 26 octobre 2012

La fable des ânes


Il y a quelques jours, j’ai confié aux étudiants le soin de faire quelques recherches sur des sujets d’actualité permettant d’évaluer le rôle de l’Etat dans notre économie. On a causé SNCF, Crédit Immobilier de France, Poste… mais aussi du programme économique de François Hollande, mesuré à l’aune des fondamentaux de la construction européenne. On a aussi parlé de % de PIB, de banques, de clients, de marché, de relance… bref une séance pleine d’actualité, et d’une certaine morosité. Je ne peux guère leur partager ce qui suit en cours, assuré de déclencher l’émotion de mes collègues (qui trouvent déjà que j'exagère), alors je livre ici ce qui pourrait être la conclusion de nos échanges…

« Un jour, un homme fort bien mis se présenta au village, avec une petite caisse, provoquant la curiosité des habitants. Monté sur sa caisse, il cria bientôt à qui voulait l’entendre qu’il achèterait 100 euros l’unité tous les ânes qu’on pourrait lui proposer. Les paysans le trouvaient bien peu étrange, mais son prix était très intéressant. Aussi, certains furent heureux de faire affaires. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150€ par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes.

jeudi 13 septembre 2012

A propos de morale laïque à l'école (2)

Frères et soeurs, je vous ai menti. En fait, ce n'est pas le débat sur la morale laïque au bac qui a provoqué chez moi cette irrépétible envie d'y aller de mon propre couplet sur le sujet. C'est le résultat d'une enquête qui semble prouver qu'après les petits Japonais, nos enfants de France sont les plus malheureux à l'école. Et ça, sérieusement, ça m'éneeeeeeeeeerve. Il n'est plus le temps de rigoler d'un air niais devant les ravages du manque de sens social de nos compatriotes. Bien sûr que le retour d'une courtoisie élémentaire serait le bienvenue dans notre société où le sourire et le bonjour sont suspects. Mais peut-on raisonnablement confier le soin de sauver la fraternité républicaine à une institution incapable d'assurer la joie de ses petits membres, puisque le but de toute morale est de faire parvenir l'être humain au Bonheur ?

Mais fi de toute envolée lyrique... Après le Titre premier : Les règles élémentaires de politesse, poursuivons la présentation de mon programme à moi pour le cours de morale laïque...

mardi 11 septembre 2012

A propos de morale laïque à l'école

Mes frères et soeurs bien-aimés, (après-tout, nous vivons dans une République qui a "fraternité" dans sa devise, je suis donc libre de vous apostropher ainsi, non ?) Frères et soeurs, disais-je donc avant d'être interrompu par moi-même, j'ai longtemps médité avant de me livrer à un commentaire sur le débat que l'idée d'une "morale laïque" à l'école a fait surgir ici et pas que. Pourtant, il était temps de se préoccuper de la dégradation manifeste du lien social dans nos rues où l'on salue plus souvent le cul des demoiselles plutôt que l'on aide les personnes âgées à traverser...

Comme souvent dès qu'il est question de toucher au contenu des formations de l'Education nationale, l'une des questions qui revient porte sur la manière d'évaluer cette nouvelle matière. J'attends avec impatience ce que les docimologues de tout poil vont nous proposer comme système, et aussi quels spécialistes vont être désignés pour nous pondre les manuels sur lesquels vont se jeter les enseignants pour appliquer le programme. Tiens d'ailleurs, quel programme ? Je vous propose le mien...

mercredi 11 avril 2012

La fin des colos

Ils sont mignons ceux qui rejoignent, à grands frais d’ailleurs, l’association nouvellement créée pour défendre les séjours de vacances. Car dans la liste des gens qui se précipitent on trouve quelques uns de ces grands argentiers des séjours qui se sentent propriétaires des colos comme d’un concept marketing. Ne viennent-ils pas ici préserver leur part sur ce qui est devenu au mieux un mode de garde et au pire un marché : les vacances collectives ?

mardi 28 février 2012

Facebook : quel avenir pour l’amitié ?

Beaucoup de parents s'inquiètent devant la proportion prise par le virtuel dans les contacts de leurs adolescents. Dans le but de donner quelques repères, j'ai été contacté par un hebdomadaire catholique pour répondre à quelques questions. Cet entretien, initialement prévu pour être publié sur le site internet du journal, a été finalement rejeté.
Ma collègue et complice Roselyne (@RVanEecke sur Twitter) et moi-même, à l'origine des réponses, prenons la liberté d’en publier le contenu jugé imprudent et trop éloigné des options prises par les autres intervenants sur le dossier. Les questions sont de la rédaction, le titre (qui diffère de l'initial) est des rédacteurs. (nb : nous ne souhaitons pas porter atteinte au journal ni à sa ligne éditoriale en publiant notre travail).

mercredi 12 octobre 2011

Engagement éducatif : au lit les monos !


C'est fait : désormais ils iront se reposer… Les voisins du centre de vacances pourront dormir tranquilles. En effet, alors que tous les directeurs de séjour désespèrent d’obtenir de ces grands enfants que sont les animateurs qu’ils prennent le repos nécessaire à assumer leurs responsabilités, notre bon juge administratif a mis au point une solution radicale : le décret est annulé ! Allez, hop, au lit les monos !


Après un temps de réflexion apparemment conséquent, le Conseil d’État a donc censuré le 10 octobre dernier le décret réglementant le temps de travail des animateurs d’accueils collectifs de mineurs, car il ne prévoit pas un temps de repos ou, comme l’exige la règle européenne, des garanties équivalentes. Alors les associations klaxonnent, le coût des séjours va devoir augmenter pour faire face au besoin de personnel supplémentaire... parce qu’il faut bien surveiller les enfants qui, eux, ne sont pas soumis au droit du travail.

mercredi 24 août 2011

Où en est le plan 'Agir pour la jeunesse' ?

Le 31 mai dernier, Pierre Morel-A-L'Huissier (député de la Lozère) avait attiré l'attention de Jeannette Bougrab sur la mission confiée par le Premier ministre à Luc Ferry dans le cadre du plan ‘Agir pour la jeunesse’. La réponse de la ministre est parue au JO début août (JO Ass. Nat. 09/08/2011 page : 8646). Jeannette Bougrab nous y informe donc sur les suites données…