mardi 12 novembre 2013

Hollande n'était pas là pour se faire siffler

Le 11 novembre 40, au nez et à la moustache de l’armée allemande, 5 lycéens parisiens ont fleuri la tombe du soldat inconnu. Ils sont comptés parmi les premiers résistants, parmi les premiers acteurs de la Libération, parmi les premiers à avoir donné un avenir à notre pays. Ils seront fusillés. Quoi de commun entre ces jeunes et ceux qui se proclament « résistants » en transformant l’Etoile en plateau télé, en confondant République et politique ?

On n´est pas là pour se faire engueuler
On est là pour voir le défilé
Si tout le monde était resté chez soi
Ça f´rait du tort à la République


Le 11 novembre 2013, se convaincant sans doute de faire acte de résistance, des manifestants ont sifflé François Hollande, appelant à sa démission tandis qu’il ravivait la flamme sous l’Arc de Triomphe. J’ai honte. Ceux qui sifflent cet homme ce matin se trompent de rendez-vous. Ils sont indignes de la mémoire de ceux qui sont tombés pour qu’ils soient libres.

Alors bien sûr… On peut discuter, contester même les aptitudes de François Hollande, sa popularité et son action. Tous les jours, à chaque minute. Je le fais ! Comment ne pas réagir face à la « molle-attitude » et ses dégâts économiques et plus encore sociaux ? Combien de sujets de révolte le gouvernement offre-t-il à l’opinion, peu importe les sensibilités, et que l’opposition politique est incapable de relayer, prisonnière de ses calculs ?

Mais sincèrement, se lever de bonne heure pour aller conspuer François Hollande lors de cette cérémonie quelle erreur ! Ce matin-là, François Hollande ne fait pas le job pour lequel il a été élu. Il n’applique pas de programme, il ne porte pas d’opinion (le reste du temps non plus diraient les mauvaises langues, mais ce n’est pas pareil !). Il est le représentant anonyme qui s’incline devant les enfants du pays tombés pour que le peuple de France ait un avenir.

Ceux qui sifflent cet homme ce matin du 11 novembre 2013 se sont trompés de rendez-vous. A travers François Hollande ils ont sifflés ceux qu’il était venu honorer. Hier, le Président de la République honorait la mémoire des soldats tombés durant la première guerre mondiale. Hier, la France pleurait ses enfants morts pour une certaine idée de ce qu’elle est et pour laquelle croient se battre ceux qui les ont sifflés.

Plus que de respect, il est question de dignité.

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Cordialement,
Marc Guidoni