jeudi 27 mars 2014

La démocratie confisquée (repost)


Chers lecteurs, je m'aperçois que je ne vous ai pas souhaité une "bonne année". D'autres l'ont fait à ma place me direz-vous. Ceux que nous avons choisi (ou pas) pour diriger notre pays notamment. Ceux qui nous assurent exemples à l'appui, que nous vivons grâce à eux dans une paisible démocratie occidentale. Ceux qui peuvent faire ce qu'ils veulent, puisque c'est pour cela que nous les avons élus.

Mesdames, Messieurs, apprenez que la démocratie ne se réduit pas à l’élection. Grâce à vous et à vos compères, prédécesseurs et annoncés successeurs, nous vivons aujourd’hui un avatar de régime autoritaire, fondé sur le clientélisme et un système de castes.


(rive) Gauche / (rive) Droite

Voilà ce à quoi nous assistons : un cercle snob et bourgeois, qui s’appuie sur des réseaux construits dès l’enfance dans des écoles payantes, contrôle l’ensemble des dispositifs de la vie institutionnelle et économique (politique, justice, finance, groupes d’entreprises). Sous couvert d’une alternance idéologique, ils verrouillent ensemble tous les circuits de décision, à tous les niveaux de responsabilité. En guise d’alternance, cette oligarchie n’a comme seule réelle opposition gauche/droite que le choix de résider sur telle rive de la Seine.

La crise actuelle et les passions que déchaînent certains projets de réforme (retraites en son temps, mariage aujourd’hui) accroissent l’insécurité de ces pseudo-responsables, qui usent alors des artifices médiatiques pour maintenir l’illusion. Le paradoxe est pervers : plus ils se sentent en danger, plus ils inspirent confiance. Et les discours s’emmêlent maintenant l’opinion dans une confortable léthargie.

La démocratie ce n’est pas l’élection de professionnels de la politique. La démocratie, c’est le tirage au sort. Avec les fonctionnaires compétents que sont les agents de l’administration française, le personnel politique peut être constitué de citoyens motivés et dévoués à l’intérêt général. C’est bien de cela dont il s’agit. Remettre l’intérêt général au cœur des institutions. C’est le seul moyen de mettre fin aux discours qui déconstruisent notre contrat social en opposant les citoyens les uns aux autres.

Des réformes impossibles

Comment s’en sortir ? Pas de révolution sanglante, mais de justes réformes. Je propose :
  • Instauration du mandat non renouvelable immédiatement pour tous les exécutifs
  • Abolition du cumul des mandats
  • Réduction du nombre des députés (je suggère 300)
  • Raccourcissement du mandat parlementaire à 4 ans
  • Renouvellement de l’Assemblée nationale par moitié tous les 2 ans
  • Réforme quantitative et qualitative des collectivités territoriales
  • Suppression des classes prépas et des grandes écoles
  • Réforme fiscale pour :
    • protéger d’abord ceux qui travaillent et contribuent pour les autres
    • permettre à tous de participer à sa mesure au financement des services publics
    • valoriser les entrepreneurs qui investissent dans notre pays et arrêter de taxer les bénéfices comme s’ils étaient tous frauduleux

Il faudrait aussi s’attaquer à l’école. Enfin, plus précisément prendre la décision courageuse de ne plus organiser la société autour des adultes mais repenser tous les fonctionnements autour de ce que constitue indéniablement son avenir : les enfants. On pourra toujours réformer les rythmes d’apprentissage ; tant qu’il faudra être au bureau à 8 heures, le parent 1 ou 2 ( !) qui travaille déposera devant l’école son gamin à 7 heures. Et que dire des spéculateurs du tourisme qui s’engraissent sur le dos de la population prise en otage par les vacances scolaires ?

N’accusons pas l’Europe. Aujourd’hui, l’Union européenne avec ses défauts représente pourtant la chance la plus sérieuse que nous n’ayons jamais eue pour convaincre nos politiques qu’ils font fausse route. Et cette chance est double : installés dans un discours eurosceptique, nos élus ne sont pas passionnés par l’UE. Pourtant plus l’Europe sera démocratique, plus ses décisions contraignantes nous permettront d’obtenir des élus nationaux les réformes dont nous avons besoin.

Ne vous emballez pas. Il n’y a aucun scrutin en 2013. Voilà pourquoi ils se sont souhaité une « bonne année » ! (première publication janvier 2013)

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Cordialement,
Marc Guidoni