vendredi 8 février 2013

Circulaire : l'école a le rythme dans la semaine


A quelques jours de la mobilisation des enseignants en faveur d’une nouvelle concertation sur la réforme des rythmes scolaires, le signal est fort. Le BOEN de ce matin contient la circulaire qui confirme la marche forcée vers la semaine de 5 jours. Le texte retient pour enjeux de la réforme la charge horaire par jour de classe (la plus élevée du monde) et la brièveté de l’année scolaire (144 jours contre une moyenne européenne de 187). Ainsi, pour que les écoliers français bénéficient d’une organisation de leur temps de travail plus propice à leur réussite, les dispositions sont les suivantes : une nouvelle organisation de la journée, et une nouvelle organisation de la semaine.

La circulaire précise en outre que le but de cette restructuration est d'organiser des activités pédagogiques complémentaires soit pour aider les élèves lorsqu'ils rencontrent des difficultés dans leurs apprentissages, soit pour les accompagner dans leur travail personnel ou leur proposer toute autre activité prévue par le projet d'école, en lien avec le fameux « projet éducatif territorial ». Les autres problématiques (offre périscolaire, ressources culturelles et associatives, transports scolaires) sont repoussées à des dispositions ultérieures. Gageons qu’elles sont déjà prêtes… comme pourrait le laisser penser la parution du "Guide pratique de la réforme" avant cette circulaire.


L’élément le plus signifiant de ce texte restera pour moi le rappel, comme une incantation, de l’article L 11-1 du Code de l’éducation : « le service public d'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves ». On appréciera aussi le rappel que le temps scolaire est « un temps d'apprentissage et un temps d'éveil progressif à la connaissance et à la culture, à l'épanouissement de la personnalité, qui doit s'articuler avec d'autres temps éducatifs pour construire un parcours éducatif cohérent et de qualité ».

La nouvelle journée d’école

La journée d’enseignement sera d’une durée maximale de 5 h 30, avec une demi-journée ne pouvant excéder 3 h 30. La pause méridienne devra être organisée pour une durée minimum de 1 h 30.

Elle pourra être complétée par des activités se déclinant soit sous la forme d'une aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, soit sous la forme d'une aide au travail personnel ou de mise en œuvre d'une activité prévue par le projet d'école.

Les enseignants consacreront eux-mêmes 36 heures par année scolaire à ces « activités pédagogiques complémentaires », qui devront se dérouler par groupes restreints d’élèves, éventuellement en articulation avec les activités périscolaires. Ces activités seront destinées à accompagner les élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, aider au travail personnel ou à mettre en œuvre une activité prévue par le projet d’école.

La nouvelle semaine scolaire

La semaine scolaire doit être organisée selon les principes suivants :
- 24 heures d'enseignement hebdomadaire pour tous les élèves ;
- une répartition hebdomadaire sur 9 demi-journées, à savoir les lundi, mardi, jeudi et vendredi toute la journée et le mercredi matin (dérogation possible pour le samedi matin).

Ces 24 heures hebdomadaires incluront, à l'école élémentaire, des temps consacrés aux travaux écrits, donnés par le professeur des écoles qui sont distincts de l'aide au travail personnel pouvant être apportée, en complément du travail effectué en classe, dans le cadre des activités pédagogiques complémentaires.

Les projets éducatifs territoriaux (PEDT)

Elaboré à l’initiative de la collectivité locale, l’objectif du PEDT est de « mobiliser toutes les ressources d'un territoire afin de garantir la continuité éducative entre les projets des écoles et des établissements et les activités proposées aux élèves en dehors du temps scolaire ». La volonté d'offrir à chaque enfant un « parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l'école » est affirmée. Ce projet est aussi présenté comme un instrument important au service de la population : « il contribue à la lutte contre les inégalités […] ; il favorise la création de synergies entre les acteurs tout en respectant le domaine de compétences de chacun d'entre eux ».

La volonté du Gouvernement est que ce projet devienne le cadre de collaboration locale qui rassemble, autour de la collectivité territoriale, l'éducation nationale et l'ensemble des acteurs intervenant dans le domaine de l'éducation : les autres administrations concernées (ville, culture, famille, etc.) et les associations complémentaires agréées, les institutions culturelles et sportives, etc.

Ces acteurs, notamment associatifs, sont présentés comme porteurs d’une expertise et un savoir-faire dans le domaine de l'éducation à la citoyenneté, du vivre ensemble et de l'accompagnement à la scolarité.

Référence : circulaire n° 2013-017 du 6-2-2013 MEN - DGESCO B3-3 NOR : MENE1302761C Texte intégral ici

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Marc Guidoni