mardi 28 juin 2011

10 principes pour le service public

Interrogé sur l’utilité et l’actualité du service public dans le cadre du trentième anniversaire de l'association "Services publics", Jacques Fournier, qui connait bien les rouages du secteur public, a tenté un « décalogue », et je ne résiste pas à vous le partager...
 
Au moment où d’autres annoncent qu’il faut s’attendre à travailler plus pour ne pas gagner moins, ou lorsque d’autres encore se lancent dans une campagne au plus offrant pour séduire les électeurs, il y a pour moi, derrière cette vision du service public, la nostalgie de l’intérêt général dans ce qu’il a de plus dynamique et sacré : un ferment d’unité et de croissance.
 
Souhaitant qu'il ne me tienne pas rigueur de cet emprunt, j'en profite pour le dédier à ceux qui, parmi les agents de l'administration de la Jeunesse et des Sports, se sont toujours engagés d'abord pour le service du public, et que la RGPP condamne aux 4 murs de bureaux inhospitaliers.

« 1 - Le service public n’est pas une charge pour l’économie.
C’est une forme de production d’utilité collective.

2 - Le service public n’est pas un simple pansement sur la société capitaliste.
C’est le ferment possible d’un mode alternatif de développement.

3 - Le service public n’est pas une fantaisie française.
Ses principes se retrouvent au delà de nos frontières et
Il peut être l’un des piliers de la construction européenne.

4 - Il ne suffit pas de « défendre » le service public.
Il faut prendre l’offensive et chercher à lui donner de nouveaux développements
dans le cadre de l’organisation collective de la satisfaction des besoins.

5 – Il n’y a pas dichotomie mais simple continuum,
entre services publics marchands ou non marchands, régaliens, socioculturels ou économiques,
qui sont tous soumis, au nom de l’intérêt général, à des principes communs.

6 – Les partisans du service public ne doivent pas abandonner à ses adversaires
l’art de la critique non plus que le thème du changement.

7 – Le moment est venu de faire émerger une nouvelle culture du service public,
plus conviviale, plus souple plus participative.

8 – les modes d’organisation du service public diffèrent d’une fonction à une autre, des opérateurs privés peuvent y avoir une place, mais le pilotage doit rester du ressort de la décision politique et ne saurait dépendre des cours de bourse.

9 – Service public, gestion publique, fonction publique :
ces trois notions sont en étroite corrélation mais ne se recouvrent pas nécessairement à 100%.

10 -  Le service public ne peut se désintéresser de l’évaluation de ses résultats. »

Ce texte est paru dans le bulletin n° 55 de l'association "services publics" et il a été reproduit dans  le numéro de juin 2011 des Brèves du Ciriec-France.  Vous pouvez le consulter sur le blog « action publique » (http://jacquesfournier.blog.lemonde.fr/)


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Cordialement,
Marc Guidoni