Le médiateur de la République a rendu son rapport annuel en février. Au bilan, l’inquiétude de Jean-Paul Delevoye : « Je perçois une société où l’on devient de plus en plus consommateur de République plutôt que citoyen ». Les résultats des élections régionales, et bien évidemment le fort taux d’abstention mettent sur le devant de la scène les constats d’une institution qui tente, depuis 1973 d’améliorer les relations entre l’administration française et le citoyen.
Cette année, le rapport rappelle la fragilisation du service au public, tant du côté de l’administration parfois trop zélée, que du côté de l’administré qui ‘consommerait’ les politiques de solidarité. Quant à la culture de la performance qui gagne les services de l’État, on lit une critique sévère de réformes (RGPP, contractualisation) qui contribuent à déliter le lien avec l’usager. "A l’heure ou la transparence s’affirme comme le principal moteur de la confiance et où les citoyens veulent pouvoir mesurer avec justesse la qualité des services rendus, un débat s’impose sur la validité des indicateurs de performance."
Les conclusions du document sont autant de propositions d’axes de travail :
•"La reconstruction du "vivre ensemble" ne pourra se faire sans offrir à chacun une place au sein du collectif, indépendamment de sa valeur sur le marché du travail, une place où son utilité d’être social soit affirmée et sa dignité d’être humain respectée."
•"Le politique doit enfin répondre à cette quête de sens, en s’interrogeant d’abord sur la finalité, l’efficacité et la lisibilité de son action et en y associant les citoyens. Le temps d’écoute ne produit pas de richesses immédiates mais il produit du sens."
La fracture politique ? Dans les années quatre-vingt-dix, Jacques Chirac voulait remettre l’action politique au premier rang, devant les impératifs économiques, pour retrouver le sens du service public. Ses successeurs s’efforcent chaque de jour à sa suite de mettre la politique en avant, malheureusement au sens de la polémique et des ressentiments.
Nous sommes bien loin de la quête de sens à laquelle nous semblons pourtant tous associés. En effet, il est passé inaperçu (ou presque) qu’avec la question prioritaire de constitutionnalité nous devenons tous les gardiens de la Constitution. Peut-être le garde-fou nécessaire pour nous protéger de ceux que nous élisons, plus pour le décor que pour l’action. Alors, faut-il tant blâmer les abstentionnistes ?
Source : communication de la Conférence permanente des coordinations associatives du 24 mars 2010
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Cordialement, Marc Guidoni