lundi 20 novembre 2017

Quand le bien-être tient salon...

Hier j'ai accompagné l'épouse aux "Journées du bien-être". C'est une sorte de kermesse new age où, sous un panonceau rappelant que la loi Hamon ne s'applique pas aux ventes sur salon, se négocient à prix d'or diverses recettes du bonheur individuel dont notre vie sociale trépidante, faite de travail et de famille, nous prive.



La fréquentation était dense, et très diverse, côté exposants comme visiteurs : des apiculteurs, des vendeurs de pierres ou de cristaux, des vegans, des défenseurs du porc bio et des éleveurs de chèvre, des sonneurs de gong, des adeptes du tantrisme et des médecines douces, des bouilleurs de plantes marchands d'huiles essentielles, des fabricants de savon à tous les parfums végétaux, des buveurs de thé, des masseurs de pieds ou de crâne, des coachs en développement personnel, des druides, des abductés espérant le retour des extraterrestres et un libraire proposant nombreux ouvrages apportant le bonheur. Peut-être ce dernier était-il finalement le plus sincère : il y avait une bible sur son étal.

Enfin, sans aucun doute plus désespéré au sortir que je ne l'étais à l'entrée, à la prière insistante de l'intéressée, j'ai (é)garé la voiture sur un parking à peine éloigné, afin de gagner sans tarder ce qui est assurément un véritable salon du bien-être permanent. Ici et là des enfants jouaient à éviter les vagues de cette mer encore trop ensoleillée pour trouver la force d'effacer nos pas sur le sable. Au coin, sous les palmiers travestis en lampadaires tant le soleil semblait s'y accrocher, un saxophoniste se prenait pour un oiseau, disputant aux mouettes le chorus de la bande son de ce long après-midi d'automne.

Ne vous trompez pas d'adresse. Ici, tous les jours, le bien-être tient salon.


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Cordialement,
Marc Guidoni