lundi 24 avril 2017

On ne transige pas avec la haine de l'autre

J'ai voté pour lui. Non pas lui, l'autre. A force d'écouter, à force d'arrêter de me prendre pour plus grand que moi et de développer mes arguments de gaullo-constitutionnaliste sur les primaires et tout ça, j'ai voté pour lui. Le pire, c'est qu'à un moment en vous lisant, en vous entendant, j'ai pu moi-même penser qu'il en serait autrement. Mais voilà, ce matin il n'en est rien. Tout cela a un goût amer, et ça passe pas.

Depuis le quinquennat et l'inversion du calendrier électoral je ne crois plus guère aux institutions de la Vème République, alors que je reste attaché à sa stabilité. Depuis le Front national à Toulon et un certain 22 avril, je ne crois plus guère aux élections si l'on ne peut choisir celle ou celui qui nous représente sur un projet, plutôt que pour barrer la route à l'autre.



Mais avant d'aller à la pêche, avant d'espérer une sorte de 3ème tour improbable lors des législatives, je veux croire qu'il y a quelque chose à sauver. La société que nous construisons ainsi n'a pas de frontières, elle n'appartient à personne, c'est la grande famille humaine. Cette préoccupation de chaque jour ne doit pas nous échapper au gré des alternances politiques. Et nous ne devons pas la confier à des élus, quels qu'ils soient. Cette responsabilité nous devons la conserver et surtout la prendre !

Premier essentiel : chaque personne, quels que soient sa race, son sexe, son âge, sa nationalité d’origine, sa religion, son orientation sexuelle, son statut vis-à-vis de l’emploi, son niveau économique, sa santé, son intelligence, sa réussite ou n’importe quelle autre caractéristique engendrant des différences, est digne de respect.

Deuxième essentiel : nous vivons ensemble, nous faisons société et nous avons le devoir de participer à la construction d'un monde plus juste et plus fraternel, en travaillant ensemble pour le bien commun et le bien-être de tous, avec une attention particulière pour les pauvres et les personnes vulnérables.

Troisième essentiel : nous avons des choses à faire, à mettre en pratique là où nous sommes, sans attendre tout d'un gouvernement ou d'une organisation qui nous dépasse.

Pour ces raisons, qui traversent les âges et qui animent tant les chrétiens amis de la Doctrine sociale de l'Eglise que les héritiers des volontaires du Conseil national de la Résistance, personne ne pourra me convaincre qu'au nom des principes profonds qui m'animent, on puisse voter pour le Front National.

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Cordialement,
Marc Guidoni