vendredi 18 mai 2012

Déontologie et politique : la charte du gouvernement Ayrault


Au moment où la politique pourrait ne plus être un métier (la campagne a été émaillée de débats autour du non cumul des mandats rappelez-vous), on pourra juger curieux que le Gouvernement emboîte le pas de la justice administrative en s'engageant dans la signature d'une "Charte de déontologie". Chacun sait que parler de déontologie revient à définir l'éthique d'une profession, ce qui est donc contradictoire avec ma première affirmation.

On pourrait aussi y voir un nouveau facteur de collusion avec les médias, friands de chartes de ce style. Pour autant, il faut en convenir, l'idée d'inviter ainsi notre personnel politique à faire preuve d'un certain sens du service public plutôt qu'à leur sens des affaires (personnelles) peut, voire doit séduire. Cependant, le fait que 26 des 34 ministres du jeune gouvernement Ayrault démarrent dès lundi leur campagne législative peut, voire doit ramener à la raison...

Mais que contient cette "charte de déontologie des membres du gouvernement" ? En cinq points attendus (solidarité, transparence, impartialité, disponibilité et exemplarité), elle dessine les contours de cette présidence normale souhaitée par François Hollande, mais surtout tend à en préserver l'image. Nous ne pouvons qu'espérer sa mise en oeuvre concrète, dont certaines illustrations sont proposées par le texte... 

Ainsi sur l'impartialité, les membres du Gouvernement seront ainsi amenés à renoncer aux invitations pour des séjours privés (on songe aux aventures grecques ou africaines de leurs prédécesseurs), mais aussi aux cadeaux de montants supérieurs à 150 €. Et comme une évidence, ils s'abstiendront d'intervenir pour un proche. Idem pour les moyens de l'Etat, qu'ils devront réserver à l'accomplissement de leur mission.

Le renoncement aux mandats exécutifs locaux est désormais un peu établi, mais quelques exceptions pouvaient demeurer précédemment. Quant au trait sur l'escorte motocycliste et au respect du code de la route, on ne peut que penser aux mésaventures de Nadine Morano dans la circulation parisienne...

Finalement, à la lecture de ce document je n'ai qu'une réflexion : à quand ce même appel pour la modération et l’exemplarité pour les élus locaux ?

Texte intégral disponible ici
Image glanée ici

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Marc Guidoni