lundi 10 mai 2010

La Finlande, l’autre pays de l’école (1)

Alors qu’il était annoncé pour le mois de juin, le débat la réflexion sur les rythmes scolaires a démarré discrètement dans les salons de la rue de Grenelle. Les sondages ont fait leur office, la grande majorité des Français étant favorable au raccourcissement des vacances estivales, il ne s’agit plus que de décider si les départs et retours seront échelonnés selon les zones. A vrai dire, la démarche va au-delà, et c’est bien du volume horaire quotidien dont il est question. Je trouve là l’occasion de réunir quelques extraits du rapport parlementaire sur le fameux système finlandais (rapport d'information n° 399 de Mme Colette MÉLOT, M. Pierre MARTIN, Mme Françoise CARTRON, M. Claude DOMEIZEL et Mme Lucienne MALOVRY, fait au nom de la commission de la culture du Sénat, déposé le 7 avril 2010). Meilleur système éducatif européen selon les critères de l’OCDE (enquête PISA), il ne se caractérise pas seulement pas le rythme de travail des enfants et des jeunes.
Les principales caractéristiques du système finlandais

Les chiffres

La Finlande compte 3 065 écoles primaires et collèges pour un total de 533 300 élèves, 406 lycées pour un total de 120 600 lycéens et enfin 201 lycées professionnels pour un total de 200 200 lycéens. Le pays compte 16 universités pour un total de 164 100 étudiants, tandis que les établissements de l'enseignement supérieur professionnel étaient au nombre de 26 avec un nombre d'étudiants de 135 000. Il existe très peu d'établissements privés (entre 50 et 60).

La Finlande consacre environ 6,1 % de son PIB au système éducatif, hors enseignement supérieur, contre 6,6 % pour la France. Le budget consacré à l'ensemble du système éducatif, enseignement supérieur compris, s'est élevé à 10 milliards d'euros en 2007, les dépenses relatives au primaire et secondaire (niveau collège) en représentant la proportion la plus importante (36,7 %). Lorsque la dépense d'éducation en France s'établissait, en 2008, à 5 620 euros par élève dans le primaire et, en 2007, à 7.930 euros par élève au collège, à 10 240 euros par élève au lycée, la Finlande dépensait respectivement 6 650 (équivalent primaire collège), 6 000 (lycée général) et 9 700 € (lycée professionnel).

Une conception décentralisée
Le ministère de l'éducation pilote l'ensemble du système éducatif finlandais. Les six provinces finlandaises disposent également d'un département de l'éducation et de la culture, mais ce sont surtout les communes qui exercent la compétence éducative, dans le cadre établi au plan national. Mais les lois sont très concises, elles définissent les objectifs de l'enseignement au niveau national et non les moyens de les atteindre. C'est ainsi, par exemple, que chaque municipalité a l'obligation d'organiser l'enseignement de base, mais elle est libre d'en définir les modalités. De même, chaque école peut choisir son matériel pédagogique ou la répartition des matières dans le cadre fixé par la loi.
L'Etat finance en moyenne 57 % et les communes en moyenne 43 % des coûts de fonctionnement de l'enseignement primaire et secondaire. [...] La plupart des établissements scolaires sont pris en charge par les communes ou les communautés de communes. L'éducation constitue par conséquent le deuxième budget des villes après les services sociaux.

- à suivre -



Retrouvez ici l’intégralité du rapport "Finlande : le bon élève des systèmes éducatifs occidentaux peut-il être un modèle ?" (Rapport d'information n° 399    2009-2010 fait au nom de la commission de la culture, déposé le 7 avril 2010).

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Marc Guidoni