lundi 7 décembre 2015

Le changement c'est maintenant... ou jamais.

Si les peurs et la haine progressent et menacent nos valeurs, je refuse de croire que notre patrimoine républicain est déjà balayé. Le triste spectacle du premier tour des régionales 2015 n’est que la conséquence du fonctionnement de nos institutions qui, depuis l’avènement du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, ont installé le pouvoir dans une logique de cumul et d’alternance.

La classe dirigeante, ultra-médiatisée, a capté l’attention de tous, provoquant une nationalisation systématique de chaque événement politique, et donc de chaque scrutin intermédiaire. Les campagnes électorales et les primaires ont fait basculer la politique nationale dans le grand spectacle, avec des shows qui transcendent les militants avant de les rendre à leurs difficultés quotidiennes, créant incompréhensions et rancœurs.

Sur le plan local, la technocratie intercommunale a brouillé le sentiment d’appartenance à un territoire, et éloigné la décision d’un pouvoir politique vieillissant marqué par les affaires. Les services publics privatisés ont achevé de transformer l’électeur en client. Comme un consommateur mécontent, il change alors d’enseigne, à n’importe quel prix.

Dans l’intervalle, sans contre-pouvoirs, et représenté par un Parlement composés de professionnels de la politique muselés et serviles, le Peuple n’a plus de recours. Tel la mule du pape, il ronge son frein attendant la prochaine échéance électorale, espérant d’un coup de pied, provoquer l’électrochoc qui rendra la raison à son gouvernement. Mais en croyant sanctionner les responsables, le peuple s'aliène toujours plus auprès de candidats au succès improbable et aux programmes fumeux.

Nous connaissons des solutions :
  • un mandat unique pour tous, et une procédure simple de destitution en cas de manquement aux devoirs de la charge
  • une présidence de la République ramenée à 6 ou 7 ans non renouvelable, parce que nous aimons avoir un chef et désigner un responsable autant de nos maux que de notre salut, 
  • un mandat législatif plus court, des députés élus selon un scrutin proportionnel pour désigner des membres moins nombreux mais plus représentatifs,
  • un sénat des territoires, pour contrôler les collectivités territoriales autant que pour les représenter,
  • un gouvernement renforcé dans son cadre actuel, contrôlé et évalué par les parlementaires selon des procédures de responsabilité politique contraignantes, sans forcément qu'il soit composé de parlementaires,
  • des « élus locaux » tirés au sort, comme des jurés d’assises qui s’assureront que les structures locales servent l’intérêt général,
  • une fusion de la section contentieux du Conseil d’Etat et de la Cour de cassation pour une juridiction suprême unique, pouvant harmoniser l’ordonnancement juridique de notre pays

Nous savons aussi ce qu’il faut faire.

Premièrement, se taire. Arrêter de communiquer sans cesse pour rendre des comptes aux éditorialistes et sociétés de sondages, compagnons d’études grincheux qui n’ont pas eu le courage de s’engager à servir leur pays et préfèrent se nourrir en commentant les erreurs de ceux qui l’ont fait.

Puis, tenir bon quelques semaines tant que dure l’état d’urgence puisqu’il est en place. Au printemps, le Premier Ministre rendrait la main au Président en présentant la démission de son gouvernement, suggérant la dissolution de l’Assemblée nationale.

Dans la foulée, les Français adresseraient leurs doléances en désignant de nouveaux représentants. Il resterait au Président à appliquer la Constitution, et à terminer son mandat dans le but unique de redresser la situation en bâtissant un projet de révision constitutionnelle qui serait adoptée avant la fin du quinquennat. Avec comme seule condition de confier le nouveau régime à son successeur.

D'ici là, il nous reste encore quelques jours pour renoncer à entendre toutes les réactions, les tractations et tous les appels désespérés que lancent des élus débordés par la violence de notre dégoût. Mais aussi pour résister à l'engrange de haine dans lequel nous conduirait tous la désignation de fanatiques drapés dans les plis du plus beau des drapeaux.

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Cordialement,
Marc Guidoni